Il y a quelque temps, lors d’une séance chez mon physiothérapeute, il me dit: «Allez donnons-nous la main, ce contact physique me manque!» Il exprimait ainsi ce que beaucoup d’entre nous ressentent: en empêchant la poignée de main, l’accolade ou l’échange des trois petits baisers de salutations, la distanciation sociale est bien plus qu’une distance physique de deux mètres.

Pour de nombreuses personnes, surtout celles qui sont seules, cette absence de contacts physiques - ce depuis plusieurs mois - est ressentie comme un manque. Car l’être humain est avant tout un être relationnel et de proximité.

Une légende du 13e siècle rapporte que l‘empereur Frédéric II voulait essayer de trouver quelle était la toute première langue de l’humanité. Il ordonna de retirer à leur mère un certain nombre de nouveau-nés et les fit remettre à des nourrices. Elles devaient allaiter les enfants, les baigner, les laver mais s’abstenir de les câliner ou de leur parler. L’empereur voulait ainsi savoir si les enfants s’exprimeraient spontanément en hébreu, en grec, en latin ou arabe ou dans la langue de leurs géniteurs. Aucun des nourrissons ne survécut. La vie sans papouilles, mamours ou câlins de leurs nourrices n’était tout simplement pas possible.

Espérons que la situation qui prévaut actuellement ne va pas s’éterniser. Outre les dégâts économiques et sociétaux, il ne faudrait pas que l’émotionnel ne s’en trouve impacté d’une manière insupportable.

Que toutes celles et tous ceux qui veulent exprimer leur tendresse, puissent à nouveau le faire très bientôt!